Vous avez une idée de startup. Vous savez que vous voulez utiliser le No-Code. Mais vous vous heurtez à un mur : Bubble ou FlutterFlow ?
Sur le papier, les deux permettent de créer des applications complexes sans coder. Mais en réalité, ce sont deux philosophies radicalement différentes. Se tromper de cheval au départ peut vous coûter des mois de refonte plus tard.
On a disséqué les deux outils pour vous.
1. La Philosophie : Web vs Mobile
C’est la différence fondamentale. Ne laissez personne vous dire le contraire.
- Bubble est le roi du Web (Desktop & Mobile responsive). Si votre produit est un SaaS B2B (logiciel pour entreprise), une marketplace type Airbnb, ou un outil de gestion complexe qui s’utilise principalement sur un ordinateur, Bubble est imbattable. C’est un outil conçu pour le navigateur.
- FlutterFlow est le roi du Mobile (iOS & Android). Si votre but est d’être sur l’App Store et le Play Store, avec une expérience fluide, des animations tactiles et l’utilisation de la caméra ou du GPS, FlutterFlow gagne par KO. Il génère du “vrai” code mobile.
La nuance : Oui, Bubble peut faire des applis mobiles (via des “wrappers”) et FlutterFlow peut faire des sites web. Mais en 2026, c’est souvent faire entrer un rond dans un carré : ça marche, mais ce n’est pas optimal.
2. L’Architecture : Tout-en-un vs Modulaire
- Bubble : Le “Monolithe” (Tout inclus) Bubble gère tout : le design (Frontend), la logique (Workflows) et la base de données (Backend).
- Avantage : C’est ultra-pratique. Vous n’avez pas besoin de connecter des outils externes. Vous ouvrez Bubble, et tout est là.
- Inconvénient : Vous êtes marié à Bubble. Si leur base de données est lente, vous êtes lent.
- FlutterFlow : Le “Frontend” (L’interface) FlutterFlow est d’abord un constructeur d’interface. Pour la base de données, il vous demande de vous connecter à Firebase (Google) ou Supabase.
- Avantage : C’est une architecture moderne et scalable. Supabase est plus puissant que la base de données interne de Bubble.
- Inconvénient : La courbe d’apprentissage est plus rude au début. Il faut comprendre comment connecter les deux.
3. Propriété du Code : La question qui fâche
C’est souvent l’argument massue en faveur de FlutterFlow.
- Avec Bubble : Vous êtes locataire. Vous ne pouvez pas exporter le code de votre application. Votre app “vit” sur les serveurs de Bubble. Si vous voulez partir, vous devez tout reconstruire ailleurs. C’est ce qu’on appelle le “Vendor Lock-in”.
- Avec FlutterFlow : Vous êtes (presque) propriétaire. FlutterFlow vous permet d’exporter le code (du Flutter, un langage créé par Google). Si demain FlutterFlow fait faillite ou augmente ses prix par 10, vous pouvez prendre votre code, le donner à un développeur classique, et continuer votre vie. C’est une sécurité énorme pour les investisseurs.
4. Design et Prise en main
- Bubble : Le Pixel Perfect laborieux L’éditeur de Bubble a fait de gros progrès avec son nouveau moteur de responsive, mais il reste austère. Placer les éléments demande une logique rigoureuse de “conteneurs”. C’est puissant, mais pas très “fun”.
- FlutterFlow : L’expérience Figma L’interface ressemble à un outil de design moderne. C’est beau, fluide, et on dispose d’une bibliothèque énorme de modèles (templates) et de composants animés prêts à l’emploi. Pour faire une app “qui claque” visuellement, FlutterFlow est devant.
Bubble vs FlutterFlow : Lequel choisir pour votre projet ?

| Caractéristique | Bubble | FlutterFlow |
|---|---|---|
| Type de plateforme | Plateforme no-code web tout‑en‑un (front, logique, base de données, hébergement) centrée sur les apps web | Plateforme low-code basée sur Flutter (framework de Google) pour apps mobiles natives + web |
| Cibles principales | Applications web : SaaS, marketplaces, CRM, outils métiers, MVP B2B/B2C | Applications mobiles & web multiplateforme avec rendu quasi natif et animations fluides |
| Technologie sous‑jacente | Moteur propriétaire orienté SPA web avec rendu responsive; mobile via wrapper externe | Génère du code Flutter/Dart compilé en apps iOS, Android, Web, Desktop selon besoin |
| Niveau “code” | Vrai no-code : logique via workflows visuels, pas besoin de connaître un langage | Low-code : beaucoup d’actions visuelles, mais meilleure exploitation avec quelques bases techniques |
| Courbe d’apprentissage | Généralement jugé plus accessible pour les débutants : interface drag & drop, workflows très visuels, base intégrée | Plus technique : UX orientée développeurs, concepts proches du dev mobile, logique plus structurée |
| Front‑end / UI | Designer visuel web puissant, gestion avancée de layouts responsives, styles réutilisables, conditions, états dynamiques | Designer d’interface pixel‑perfect basé sur les widgets Flutter, très adapté au design mobile moderne |
| Mobile | Pas d’app native directe: besoin de wrappers pour publier sur stores, avec limites de performances | Pensé pour le mobile natif : performances proches du natif (60 fps, temps de réponse < 100 ms) |
| Performances | Très correctes pour des apps web standard, mais peuvent ralentir avec beaucoup de workflows/volume de données | Clair avantage en performance, surtout sur mobile, grâce à Flutter et à l’optimisation du backend |
| Base de données & backend | Base de données intégrée (création de tables, relations, requêtes visuelles, temps réel) + API Connector | Pas de DB imposée : connexion à Firebase, Supabase, MySQL, REST API, etc.; backend entièrement au choix |
| Architecture & scalabilité | Plateforme tout‑en‑un hébergée sur AWS gérée par Bubble ; bonne scalabilité mais verrou propriétaire | Architecture plus ouverte : front Flutter peut être hébergé où l’on veut, backend libre, scalabilité sur‑mesure |
| Export du code | Pas d’export complet du code : l’app reste liée à la plateforme Bubble ; sortie essentiellement via API | Export complet du code Flutter possible (suivant le plan), avec possibilité d’héberger hors de FlutterFlow |
| Propriété & verrou fournisseur | Fort vendor lock-in: hébergement obligatoire sur l’infra Bubble, impossibilité de déployer on‑premise ; migration = réécriture | Moins de verrou: export de code, choix du backend, hébergement autonome possibles |
| Intégrations & plugins | Large écosystème de plugins (paiement, analytics, intégrations SaaS, etc.) + API Connector très utilisé | Intégrations via Firebase/Supabase/REST, actions customs, et marketplace de composants/templates en croissance |
| SEO | Très bon support SEO pour le web : sitemap, robots.txt automatiques, URLs dynamiques, balises méta | Le SEO dépend de l’usage web de Flutter : généralement moins performant en SEO que des pages HTML classiques |
| Collaboration | Gestion de permissions granulaires, suivi des activités en temps réel, bon pour équipes produit/ops | Collaboration temps réel très poussée (édition simultanée, rôles, log d’historique des changements) |
| Écosystème & communauté | Communauté très large et mature, beaucoup de tutos, templates, agences spécialisées | Communauté en forte croissance, tirée par Flutter; un peu moins riche que Bubble en volume de ressources |
| Modèle de prix | Abonnements mensuels avec quotas de ressources ; la consommation peut devenir imprévisible et chère à grande échelle | Abos à paliers à partir d’environ 30 USD/mois avec possibilité d’export de code ; débats sur hausses de prix récentes |
| Hébergement | Hébergement exclusif sur les serveurs Bubble (AWS), pas de déploiement on‑premise ou cloud privé | Le code généré peut être hébergé où l’on veut (si export) ou via les services de déploiement usuels ; backend décorrélé |
| Sécurité & conformité | Héritée de l’infra Bubble (AWS), avec des offres avancées (dédié) mais coûteuses ; difficulté pour certains secteurs | La sécurité dépend des services choisis (Firebase, Supabase, infra custom). Plus flexible pour répondre à certains besoins de conformité |
| Use cases typiques | SaaS B2B/B2C, marketplaces, CRM internes, outils métier web, portails clients, prototypes complexes avec logique métier riche | Apps mobiles B2C/B2B, applications clients internes sur mobile, apps cross‑platform nécessitant UX fluide et accès natif |
| Profil idéal d’utilisateur | Product owners, fondateurs non techniques, ops, designers fonctionnels, agences no‑code qui livrent vite des webapps puissantes | Développeurs ou tech‑savvy, agences orientées mobile, équipes produit qui veulent un booster de productivité sans perdre la main sur le code |
En pratique, le choix se fait surtout sur quelques axes clés :
1. Web complexe vs mobile natif / multiplateforme
- Priorité web, SEO, back‑office riche → Bubble est souvent plus logique.
- Priorité mobile (stores, UX native, animations, perf) → FlutterFlow prend clairement l’avantage.
2. Niveau technique disponible
- Équipe non technique qui veut tout faire visuellement (y compris la base de données) → Bubble est plus “accessible” et intégré.
- Équipe technique ou hybride qui sait gérer un backend (Firebase, API, etc.) et veut garder la main sur le code → FlutterFlow est plus cohérent.
3. Verrou fournisseur & long terme
- Si l’objectif est de rester longtemps dans l’écosystème sans forcément sortir du no‑code, et que le verrou ne gêne pas, Bubble est confortable.
- Si l’objectif est de garder la possibilité d’industrialiser / internaliser le code plus tard, FlutterFlow (avec export de code) est nettement préférable.
4. Budget et prévisibilité des coûts
- Bubble peut devenir onéreux à grande échelle (workflows, serveurs dédiés) et la structure de prix peut être moins lisible.
- FlutterFlow a des plans similaires en entrée de gamme, mais l’export de code permet, à terme, de reprendre la main sur les coûts d’infra.




